Le monde ouvrier dans le Puy-de-Dôme

Le monde ouvrier dans le Puy-de-Dôme > Enracinement et éclatement d'une classe ouvrière

Enracinement et éclatement d'une classe ouvrière

A partir du début du XXe s., l'industrie connaît une forte croissance et occupe une place de plus en plus prépondérante dans l'économie française. Le Puy-de-Dôme est marqué dans les trois premières décennies par l'implantation et le développement de nouvelles industries, la plus connue étant l'entreprise de caoutchouc et pneumatique Michelin. Dans les différents secteurs industriels, les effectifs ouvriers s'accroissent. Cette évolution s'inscrit aussi dans le processus d'urbanisation du territoire français. Le besoin en main d'œuvre en partie couvert par l'emploi de ruraux, est également assuré par le recours à l'immigration tout au long du siècle.

Le syndicalisme ouvrier est relativement bien implanté, conjointement au maintien d'une certaine forme de paternalisme et d'une " culture-maison " dans les entreprises les plus importantes. Toute une gamme d'infrastructures liées à l'entreprise est présente : l'habitat, l'école, le nom des rues, les associations, etc. Le territoire de Clermont-Ferrand est durablement marqué par l'implantation géographique, économique et symbolique de Michelin. Les maisons Michelin destinées aux ouvriers, les rues "de la Vaillance" et "du Courage", l'A.S.M. sont les témoins de l'activité industrielle et de la culture d'entreprise tout au long du XXe s.

Les grèves de juin 1936 suivies des accords de Matignon marquent l'histoire du monde ouvrier. En effet, le Front populaire est avant tout le symbole des congés payés dans la mémoire collective. Véritables acquis sociaux, les mesures de juin 1936 prévoient l'établissement des contrats de travail, la liberté syndicale, des augmentations de salaire et surtout la semaine des 40 heures avec un maintien du salaire antérieur. Certaines évolutions, telles les revendications syndicales sont remises en cause avec l'arrivée de Pétain au pouvoir et rétablies à la Libération.

Les œuvres sociales, souvent gérées par les entreprises, sont soumises dès 1945 à la gestion des Comités d'entreprises, composés d'ouvriers élus.

Les années 50 sont marquées par un effectif ouvrier important (période de plein emploi) et l'enracinement d'une forme de culture ouvrière où le syndicat constitue un élément fédérateur. Les syndicats ouvriers implantés se révèlent majoritairement de gauche, souvent proches du P.C.F.

Cependant, suite aux transformations et aux crises économiques des années 70, les conditions de travail et surtout la montée du chômage touchent de plein fouet le secteur secondaire. Beaucoup de secteurs industriels périclitent. Les syndicats ainsi que d'autres organisations telles les Jeunesses ouvrières s'alarment de la situation, notamment de la multiplication des licenciements et des faillites.

Un monde ouvrier en plein essor : l'élan syndical et la défense des droits

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Les mesures du Front populaire et les grèves de 1936

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Paternalisme et comités d'entreprises

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Les inquiétudes économiques et sociales

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