De Verrières près de Sceaux le 14 may 1765

Etant à Paris, la réponse à la lettre que j'ay eue l'honneur de vous écrire, avec le projet que j'ay eue l'honneur de vous donner pour la hiène, m'est parvenue. Je vous suis très obligé de votre complaisance ainsi que de ce que vous me prometté de m'en donner des nouvelles après sa destruction. J'ay vue dans la dernière Gazette de France que cette malheureuse bête féroce n'étoit pas encore détruitte mais que ce n'est, selon la description de connoisseures, qu'une louve. Et comme il me paroit qu'elle n'a pas encore donné dans le piège que j'ay eue l'honneur de vous indiquer, en voicy un autre que si vous le faite mettre à exécution il est certain qu'il réussira. C'est de faire faire un rond qui contienne six ou sept tireurs dans lequel les hommes soyent assis, ayant des cornettes sur leurs testes et des tabliers de femmes sur leurs épaules, ayant les jambes enfoncés dans le trou du rond, le tablier cachera leurs habits, et dans le milieu dudit rond y mettre quatre ou cinq enfants qui chantent, dansent et jouent à la manière des enfants de la campagne. Par ce moyen il ne pourra arriver aucun dangé auxdits enfants étant sous la garde des tireurs qui seront rengés en rond. Je suis très sincèrement, Monsieur, votre très humble et très obéïssant serviteur.

Hébert.