Sur les bancs de l'école

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Eduquer et enseigner

Au début du XIXe siècle, deux méthodes d'enseignement s'affrontent : la méthode mutuelle et la méthode simultanée. La première repose sur un seul maître faisant fonctionner une école jusqu'à 150 élèves dans la même salle, secondé par des moniteurs, élèves plus âgés relayant les consignes aux plus jeunes, tout le monde apprenant à son niveau et enseignant au niveau inférieur. François Guizot tranche pour la seconde méthode basée sur un regroupement des élèves par niveau d'apprentissage.

La méthode Peigné de lecture se diffuse à partir de 1831 et innove sur le plan de la prononciation phonétique des consonnes. Jusqu'en 1870, les livres de lectures sont des textes moralisants. Ensuite, les préoccupations se développent en s'étendant aux connaissances utiles. L'apprentissage de la lecture est couplé à celui de l'écriture. Pour le calcul, François Guizot impose le système métrique. La présence du tableau noir dans les années 1880, mais aussi de l'ardoise facilitent l'apprentissage et la compréhension du calcul et des règles d'orthographe. Cependant, les écoliers se heurtent à l'apprentissage du français, langue qu'ils ne pratiquent pas chez eux.

Les rapports des conscrits de la classe 1864 font état par exemple, de 153 jeunes gens du canton de Courpière qui s'expriment en patois sur 161 au total. Malgré tout, il faut noter que, entre 1880 et 1939, le pourcentage de conscrits illettrés est passé de 17 à 6%.

L'école primaire commence à s'ouvrir à d'autres disciplines au tournant du XXe siècle. Si l'histoire et la géographie sont obligatoires depuis l'intervention de Victor Duruy, la gymnastique, les leçons de sciences font leur entrée dans les enseignements. L'école doit dispenser également des enseignements pratiques tels que l'horticulture, des notions d'agriculture, de bricolage, de cuisine, notions orientées selon le sexe des élèves. Ces enseignements demeurent quasi-identiques jusqu'aux années 50. L'enseignement se dote de nombreux manuels pour les mathématiques, le français, l'histoire de France, les sciences…Certains d'entre eux sont vendus à des millions d'exemplaires à la veille de 1914. Les Français lisent les manuels au cours des veillées touchant ainsi rétroactivement les générations plus âgées qui redécouvrent l'usage de la lecture.

Les réformes ne remettent pas en cause l'ensemble de l'enseignement, chaque programme se réfère au précédent. Une certaine continuité pédagogique suit le Dictionnaire de pédagogie de l'instruction primaire de F. Buisson de 1887, complété par une nouvelle édition en 1911 sous le titre de Nouveau Dictionnaire de Pédagogie. L'enjeu politique (la République) et moral (une société disciplinée) engendrent implicitement que les critiques et innovations en matière pédagogique peuvent passer au second plan. Il faudra attendre le milieu du XXe s. pour voir des ruptures importantes dont l'une des figures importantes est Célestin Freinet.

Autre enseignement symbolique : celui du civisme et de la morale, cette dernière remplaçant le catéchisme en 1882. Chaque début de matinée est consacré aux devoirs de l'écolier. Très souvent, les lignes d'écriture reprennent des préceptes de morale. Ces aphorismes concernent les devoirs liés aux parents, à la bonne conduite, l'assiduité, le travail mais aussi la nécessité d'être un bon citoyen. La morale constitue une sorte de métadiscipline utilisant une infinité de prescriptions. L'adhésion à la République et à la Patrie sont au cœur des préoccupations des dirigeants. La Marseillaise est enseignée et le consensus autour de la patrie connaît son point d'orgue durant le premier conflit mondial. L'hommage aux héros transparaît dans les leçons, rédactions, et chansons enseignées.

Lire, écrire et compter

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Former les citoyens

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Les manuels, supports pédagogiques

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