[…] Le soulèvement de la populace de Thiers contre la petite rizière établie dans le voisinage de cette ville lui a été inspiré et est encore fomenté aujourd'hui par des esprits mal intentionnés contre les entrepreneurs de la culture du riz. L'erreur dont on abuse cette populace est si manifeste qu'on a tout lieu d'être surpris de ce qu'elle gagne des esprits éclairés.

Tous les peuples sont chers à leurs souverains. La culture du riz ne serait permise nulle part si les rizières engendraient des maladies et portaient la mortalité là où elles sont établies. Cette culture serait prohibée dans tout le levant qui en tire de si grands avantages. Si elle était si funeste qu'on le suppose à Thiers, en aurait-on permis l'introduction dans nos colonies dont les habitants sont en si petit nombre et dont la santé et la vie doivent être par conséquent si précieuse […]

Les auteurs de la rumeur populaire, excitée à Thiers en haine de la manufacture de papiers établie à Montargis par ceux qui sont à la tête de l'entreprise de la plantation du riz se donnent des mouvements incroyables pour anéantir ces certificats et s'en procurer de contraires. Leur emportement et leur malice va même jusqu'à faire servir les ministres des autels à soulever et à échauffer le peuple contre la rizière et contre la protection que lui accordent les dépositaires de l'autorité royale.

Le sieur Faure, vicaire de la collégiale, n'a rien oublié dans ses sermons séditieux pour persuader au peuple que la permission de cultiver du riz accordée par le roi est un fléau de Dieu et un châtiment du ciel. […].