Entre peste et choléra

Santé > Gérer la maladie et la contagion : les débuts d'une politique de santé publique > Prier, éviter la contagion et gérer les épidémies > Paludisme à Thiers : rapport des médecins de Thiers décrivant la maladie et mettant en cause les rizières dans l'origine de cette maladie.

Paludisme à Thiers : rapport des médecins de Thiers décrivant la maladie et mettant en cause les rizières dans l'origine de cette maladie. 6 août 1741
1 vue  - Paludisme à Thiers : rapport des médecins de Thiers décrivant la maladie et mettant en cause les rizières dans l\'origine de cette maladie. (ouvre la visionneuse)

1 vue

Nous soussignés docteurs en médecine, habitants de la ville de Thiers, certifions à tous ceux qu'il appartiendra que depuis environ deux mois la moitié des habitants de cette ville est attaquée de fièvres tierces et double tierces et fièvres continues accompagnées de vomissements et de beaucoup de vermines, de la suite desquelles on a grand peine à se remettre. […] Ce qui fait une désolation affreuse dans ces pauvres habitants qui, venant d'essuyer un hiver des plus rudes par la cherté des denrées, se trouvent présentement dans la dernière des misères, étant hors d'état de pouvoir travailler. […]

C'est donc en partie la misère et la mauvaise nourriture qui causent la maladie présente qui accable la majeure partie des habitants, à cela joint la corruption de l'air qui est la cause la plus commune des maladies populaires telles que sont les fièvres dont cette ville est affligée. Cette corruption de l'air peut provenir de la plantation des riz que l'on a semés au bas de la ville dans un endroit qui reçoit toutes les immondices de la ville qui, étant par elles mêmes pesantes, croupissent pendant trop longtemps ne peuvent que fournir de mauvaises exhalaisons. A cela s'accorde le sentiment des anciens auteurs qui ont parlé de cette sorte de blé […]. Olivier de Serre, docteur en médecine, traite de l'agriculture page 110, article du riz, s'explique ainsi : " l'eau dormante si longuement en tels endroits même en la saison d'été cause quelques mauvais et désagréables air qui est cause que plusieurs condamnent tel blé et n'en veulent point semer. A cela le remède sera de faire les riz si loin de la maison qu'il n'en puisse incommoder les habitants par leurs voisinage. Etc. ". […].

1 C 1356