Entre peste et choléra

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Epidémie à Perpezat, Rochefort et Saint-Sauves : rapport décrivant les symptômes de la maladie, les solutions religieuses apportées et les causes de la maladie. 1749 vraisemblablement avril 1749
1 vue  - Epidémie à Perpezat, Rochefort et Saint-Sauves : rapport décrivant les symptômes de la maladie, les solutions religieuses apportées et les causes de la maladie. 1749 vraisemblablement avril (ouvre la visionneuse)

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La maladie qui afflige la paroisse de Saint-Sauves depuis le 20 mars et celle de Perpezat depuis la fin du même mois commence par un grand froid et frissonnement aux reins et aux épaules, un instant après survient une grande douleur de tête, une oppression de poitrine, un poing au côté fort piquant et un crachement tantôt de pourriture tantôt de sang comme s'il partait des veines.

D'autres sont attaqués par les pieds ressentant une humeur frissonnante qui monte avec précipitation et qui, ayant gagné les viscères, cause des violentes convulsions et dans peu d'intervalle se déclare et se fixe comme dessus en un grand poing au côté accompagné toujours d'une grande douleur de tête, oppression et crachement de sang.

Ces deux sortes d'attaques produisent le même effet. Les malades parlent jusques au dernier souffle de vie comme s'ils étaient en santé. L'on a guères vu délirer ces gens. […] Très peu voient le 7e jour et plusieurs meurent dans le 3e ou 4e avec des marques pourpres. Ceux que nos chirurgiens saignent meurent comme ceux à qui l'on ne fait point cette opération.

Cette maladie se communique si subtilement qu'il y a des personnes qui sont mortes dans 4 ou 5 jours dans les maisons de leurs parents malades à qui elles étaient allées rendre visite.

Elle attaque si subtilement que des personnes qui paraissent en parfaite santé se trouvent saisies tout à coup et crient " je suis mort ". […]

L'épouvante est telle qu'on a fait dans ces paroisses des prières publiques et notamment à Saint-Sauves il a été fait un jeûne général de 3 jours consécutifs les 10, 11 et 12 de ce mois, le 13 ils ont fait un grand office et le 14 une procession générale à l'honneur de saint Roch.

Je pense comme bien d'autres que la mauvaise nourriture a engendré cette maladie. L'on n'avait point cueilli de seigle pour semer. Les gens n'ont eu d'autre nourriture que de bouillies de mauvaise avoine qui avait grêlé et encore gelé les 6, 7 et 8 septembre. Un tel aliment ne peut pas produire du bon sang et a engendré la corruption dont la contagion se communique aux personnes commodes qui avaient le moyen de vivre nonobstant cet accident, lesquelles personnes sont rares.

1 C 1360