Entre peste et choléra

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La mise en place des services de santé

Les dates de créations d'hôpitaux dans le Puy-de-Dôme demeurent incertaines. Les établissements les plus anciens remontent au VIIIe s. Aux XIIIe et XIVe s. les documents attestent de l'existence d'hôpitaux à Clermont-Ferrand, dans les villes avoisinantes, mais aussi sur les lieux de passage comme la Moreno (Mort Raynaud à l'époque). La lèpre a joué un rôle important dans la décision de créer des établissements de santé. Dès le XIIe s., apparaissent les maladreries d'Herbet, de Durtol et d'Enval. En effet, les autorités décident de construire des maladreries ou léproseries dans un souci manifeste d'hygiène et de santé publique. Il s'agit d'abord d'isoler les lépreux, d'empêcher que la maladie se propage et de tenter de les soigner. Ces établissements sont dotés de jardins, cimetières et églises, recréant ainsi une micro société.

Au Moyen Âge et à l'époque moderne une multitude d'hospices cohabitent. La dimension médicale existe mais le principal souci est de fournir des secours aux pauvres. L'aspect charitable est privilégié. La plupart des établissements sont fondés et fonctionnent grâce aux legs et aux donations de personnes aisées. On accueille pauvres et malades et on leur offre le gîte, le couvert et des soins.

La pauvreté s'étend dans les villes entraînant le développement de nombreux hôpitaux. L'Eglise s'occupe seule des pauvres. Progressivement, les municipalités prennent le relais, financent les établissements, passent des contrats avec les personnes chargées de gérer l'hospice. Dans la deuxième moitié du XVIe s., le pouvoir royal exerce un droit de contrôle sur l'ensemble des hôpitaux. Cette préoccupation est à mettre en relation avec le développement de la pauvreté et le danger qu'elle représente pour la société. L'image du pauvre se dégrade, et au XVIIe s., on ne voit plus qu'un individu paresseux, fauteur de troubles et dangereux.

L'Etat durcit sa politique et décide l'enfermement des pauvres. Pour cela, en 1656, il crée par un édit royal l'Hôpital Général de Paris destiné à enfermer " les pauvres, mendiants valides et malades… pour être employés aux ouvrages, manufactures et autres travaux. ". En 1657, l'Hôpital Général de Clermont est créé.

Parallèlement, une fusion s'opère entre les différents hôpitaux. En 1538, les hôpitaux Saint Priest, Saint-Esprit, Saint-Adjutor sont réunis. Au XVIIe s., Louis XIV ordonne la fermeture des maladreries. Les différents hôpitaux de Clermont-Ferrand sont disséminés dans la ville à l'intérieur des murs, mais le progrès des conceptions médicales et hygiénistes, fait que peu à peu les établissements sont installés à l'extérieur des villes. Ainsi, les malades qui s'y trouvent profitent d'une meilleure ventilation, de plus de lumière et de jardins. L'Hôtel-Dieu est édifié entre 1767 et 1773 à son emplacement actuel et les travaux continuent au XIXe s.

La distribution des médicaments est confiée aux hôpitaux en milieu urbain, et à la campagne à des personnes qualifiées (religieuses, personnes ayant des connaissances botaniques ou médicales, personnes s'occupant de la charité…). Les connaissances en anatomie progressent à partir du XVIIe s. D'une part, les chirurgiens-barbiers pratiquent des dissections. Celles-ci sont très limitées et contrôlées, et les autorités locales se plaignent fréquemment des vols de cadavres par les étudiants en médecine. D'autre part, les ouvrages d'anatomie impulsés au XVIe s. et largement diffusés à l'époque des Lumières contribuent à une meilleure connaissance du corps humain. La chirurgie fait des progrès notables qui se poursuivent et s'accentuent au XIXe s.

Hôpitaux, maladreries et médecins et organisation des soins

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L'amélioration des connaissances et les progrès chirurgicaux

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