Et la lumière fut ! Quatre siècles d'énergies dans le Puy-de-Dôme

Et la lumière fut ! Quatre siècles d'énergies dans le Puy-de-Dôme > Politiques de l'énergie et problématiques actuelles

Politiques de l'énergie et problématiques actuelles

L'inquiétude quotidienne des sociétés pour satisfaire les besoins en énergie implique une participation des autorités publiques, ne serait-ce que, pour veiller à une répartition des ressources, établir une législation, particulièrement en cas de pénurie ou de rivalités.

Il existe une concurrence pour l'utilisation d'une même ressource naturelle. Par exemple, le bois, source d'énergie si précieuse pour le chauffage domestique ou artisanal n'en demeure pas moins un matériau incontournable de construction, de fabrication d'objets, meubles, d'outillage,… Ainsi, au XVIIIe s., son utilisation intensive provoquant pénurie et cherté, génère des tensions et querelles. L'idée de recourir à d'autres combustibles comme le charbon est de plus en plus mise en avant. L'eau, force motrice des moulins est également utilisée pour l'irrigation et la navigation provoquant là encore des conflits d'intérêt. L'exploitation d'une ressource par de nombreuses personnes et dans différents buts continue au fil des siècles et demeure jusqu'à nos jours une des principales problématiques liées aux ressources énergétiques.

Autre préoccupation des sociétés concernant la satisfaction des besoins en énergie : l'indépendance énergétique tant à l'échelon local que national et mondial. L'importation de ressources se révèle problématique et les crises politiques touchent de plein fouet le pays. De la guerre de 1914-1918 au choc pétrolier de 1973 en passant par les restrictions de la Seconde guerre mondiale ou la crise de Suez, l'approvisionnement en charbon, hydrocarbures ou autres s'avère compliqué. Des politiques de rationnement sont mises en place et le concept de l'indépendance énergétique devient primordial.

A l'échelon local, le Puy-de-Dôme exporte au XVIIIe s. son charbon, principalement par la voie navigable de l'Allier. Doté de bassins miniers importants, il participe après les régions du Nord et de l'Est à l'approvisionnement massif de la houille durant les siècles suivants. Le Puy-de-Dôme effectue dans les années 20 de nombreux sondages, particulièrement en Limagne, pour découvrir du pétrole, mais c'est un échec et l'idée est définitivement abandonnée dans les années 60. Les importations couvrent les besoins en hydrocarbures. Quant à l'électricité, la production majoritairement hydraulique de l'Auvergne ne suffit pas à couvrir la consommation. Après des projets d'implantation de centrale nucléaire (sur l'Allier par exemple), des extractions d'uranium dans le Livradois-forez (abandonnées dans les années 40), aucune centrale ne voit le jour dans le département. Là encore le recours aux importations nationales est nécessaire. Actuellement, le Puy-de-Dôme est dépendant à environ 92 % énergétiquement, la seule production notable étant le bois. La consommation départementale totale en MWh/an est de 34 contre une production de 2,7.

La révolution énergétique a pour conséquence d'augmenter les besoins d'énergie des sociétés. Une société technologique consomme 115 fois plus d'énergie qu'une société dite primitive, et cette consommation ne cesse de s'accélérer depuis 1945 et surtout depuis les années 70. La consommation mondiale d'énergie est passée de 6 à 10,2 milliards de tonnes équivalent pétrole entre 1973 et 2002, soit une hausse de plus de 70 %. La consommation électrique pour les particuliers comme pour les secteurs économiques a connu une hausse importante. Près de la moitié de l'énergie domestique consommée provient de l'électricité. En 2006, les ménages ont consacré 72,3 milliards d'euros à leurs dépenses en énergie, soit 7,3 % de leur budget. La baisse des prix de l'énergie et l'augmentation du niveau de vie induisent une diminution du pourcentage des dépenses des ménages consacrées à l'énergie depuis 20 ans. Elles sont réparties de façon quasi équivalente entre l'énergie domestique et les transports. Près de la moitié de l'énergie domestique consommée provient de l'électricité, le reste se répartit entre le fioul et le gaz. Le bois ou le charbon, prépondérants en 1960, sont très peu utilisés aujourd'hui. La répartition actuelle des consommations du département par secteurs voit une large prépondérance des transports (40 %) et du résidentiel (31 %) et donc une répartition privilégiant les carburants, le gaz et l'électricité.

Le mode de vie actuel induisant une consommation toujours accrue d'énergie primaire et finale pousse actuellement les sociétés à s'interroger. A moyen terme, l'épuisement des ressources fossiles (la consommation mondiale de pétrole est de 24 milliards de barils par an et les réserves sont évaluées à 900 milliards de barils), les logiques environnementales amènent à se tourner vers des énergies renouvelables : le solaire, le bois, l'éolien, l'hydraulique…Pouvoirs publics comme particuliers ont recours de plus en plus aux énergies éoliennes, solaire, bois et autres sources moins nocives pour l'environnement et plus pérennes.

Des rivalités et concurrences anciennes aux crises géopolitiques

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La nouvelle donne : besoins accrus et logiques environnementales

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