Graines de champions !

Les premières courses cyclistes sont organisées en 1868. L’usage des engins vélocipédiques, lourds et peu maniables, relève alors plutôt de l’exploit et de la curiosité… En quelques années, les progrès techniques, couplés à l’essor des pratiques sportives et de loisirs, permettent à la « petite reine » de partir à la conquête du monde et de prendre pied (ou roue ?) dans un monde sportif en construction.


Dans le Puy-de-Dôme, les clubs cyclistes apparaissent timidement au tournant des années 1890, aux côtés des sociétés de gymnastique et de tir ; ils connaissent une pleine expansion dans l’entre-deux-guerres et dans les années 1950. Pour la plupart, ils sont fondés par des coureurs amateurs, parfois passionnés de mécanique de précision, mais aussi par des industriels ou manufacturiers locaux. Rivalisant d’ingéniosité, ces derniers investissent ce nouveau marché pour lequel il leur faut des « champions » à même de tester puis de promouvoir leurs inventions ; ils les recrutent très souvent parmi leurs employés.


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Latapie et Marc, champions du Puy-de-Dôme sur tandem (1909). © Arch. dép. Puy-de-Dôme, carte postale, collection Jacques Lavédrine, 561 Fi 929.

Membre de l’Aéronautique Club d’Auvergne (AéCA), passionné de mécanique, pilote d’avion, Louis Latapie est l’un des champions de la section cycliste du club, aux côtés notamment de Gilbert Sardier.


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Cycliste ambertois (vers 1910). Probablement affilié à un club, ce sportif porte un maillot promouvant la manufacture parisienne des Cycles Rochet. © Arch. dép. Puy-de-Dôme, photo Jean Lebon, 581 Fi 84

 

 

Au détour d’une carte postale, d’un portrait fixé sur plaque de verre ou d’un nom apposé sur une déclaration de constitution d’association, ressurgissent ces champions d’un autre siècle, pionniers puydômois du cyclisme, portant les couleurs des Cycles Rochet, promouvant les bicyclettes Peugeot, ouvriers des usines Bergougnan, Torrilhon, Ollier, Favor, Michelin...

Qui se souvient des champions départementaux Marc et L. Latapie ? Ou de la première ascension du puy de Dôme en 2 h 05’ 10’’ (contrôle d’huissier à l’appui !) par le mécanicien Fernand Ladoux en 1892, sur une bicyclette Dombré-Aîné pesant 21 kg ? Ce dernier, mécanicien de métier, se passionne pour ces nouveaux engins de transport, pour l’automobile et… la photographie. Cycliste de la première heure, il est membre fondateur en 1892 et chef de route du Véloce-Club auvergnat, dont le président d’honneur n’est autre que Marcel Michelin.


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Arch. dép. Puy-de-Dôme, administration générale et économie, M 914

 

 

 

L’usage de la bicyclette, quotidien ou sportif, apparaît très tôt dans la région d’Ambert, qui compte l’un des premiers cyclo-club du département. En 1892, le gérant du Cercle littéraire fonde l’Union vélocipédique de la Dore avec une vingtaine d’autres cyclistes amateurs. Encore aujourd’hui, la ville d’Ambert accueille l’une des courses locales les plus réputées, la Ronde des Copains.

 

 

 

Les statuts de l’Union vélocipédique de la Dore, affirment dans leur article 2 les buts associatifs : « Rapprocher les amateurs de vélocipédie, (…) faciliter les réunions et excursions, et (..) développer chez les jeunes gens le goût des exercices physiques ».

 

 



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Arch. dép. Puy-de-Dôme, administration générale et économie, M 60758 et 2 Fi 45

Moins connus que ses voisins et concurrents Michelin et Bergougnan, le manufacturier et caoutchoutier clermontois Torrilhon se spécialise aussi dans la fabrication de pièces pour vélocipèdes. En 1911, ses ouvriers fondent une association sportive comportant naturellement une section cycliste.




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