Honneur à Léa Tichet, infirmière panseuse à Ambert !

Instituée par un décret du 31 mars 1885, la médaille d’honneur des épidémies a été créée à la suite de l’épidémie de choléra de 1884, pour récompenser « les personnes qui se sont signalées par leur courage, leur dévouement et leurs services, pendant des maladies épidémiques ».


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Diplôme de la médaille d’honneur des épidémies remise à Léa Tichet (4 février 1948). Arch. dép. Puy-de-Dôme, 702 Fi 2


Cette distinction compte à l’origine quatre grades (bronze, argent, vermeil et or). La médaille décernée, frappée dans le métal correspondant, porte à l’avers Marianne, et au revers le nom du récipiendaire gravé sous un caducée. Le visuel de cette médaille n’est remanié qu’une seule fois, en 1931 : Marianne se coiffe alors d’un bonnet phrygien, et le caducée est remplacé par une couronne de lauriers. A cette occasion, les différents grades sont supprimés, et ne subsiste plus que la médaille de bronze.

D’abord décernée par le bureau de l’Hygiène du ministère du Commerce, la médaille d’honneur des épidémies passe dès 1889 à la charge du ministère de l’Intérieur ; elle relève à partir de 1921 du ministère de l’Hygiène, devenu en 1930 ministère de la Santé Publique. L’attribution de cette décoration se fait sur proposition notamment des préfets : les notices individuelles de proposition d’attribution se retrouvent aux Archives départementales dans les fonds des cabinets préfectoraux.

Les archives départementales du Puy-de-Dôme conservent par ailleurs, dans le fonds de l’hôpital d’Ambert, le diplôme d’attribution de la médaille d’honneur des épidémies reçue en février 1948 par Léa Tichet, en religion sœur Marie-Bénédicte, religieuse de la congrégation de Saint-Joseph du Bon-Pasteur et infirmière panseuse à l’hôpital d’Ambert depuis 1942.

Dans sa notice individuelle de proposition, le préfet la qualifie de « collaboratrice de tout premier ordre des chirurgiens », et précise qu’elle « a toujours fait  preuve de qualités professionnelles et d’un dévouement au-dessus de tout éloge […] ; elle a en outre pendant la période de la Libération en soignant de jour et de nuit sans peur de représailles les résistants blessés ou malades, montré une parfaite abnégation et une haute tenue morale, […] connue et aimée dans toute la région, elle peut être citée en exemple de sacrifice total pour une noble cause ».

Au cours de l’année 1947, sœur Marie-Bénédicte « a contracté en soignant un malade une grave infection », « dont elle n’est pas encore guérie » lorsque sa candidature est proposée, le 8 décembre. Cette décoration lui est décernée par arrêté du 4 février 1948, mais la médaille ne parvient dans le Puy-de-Dôme qu’au mois de juillet suivant. La nature de la maladie contractée par sœur Marie-Bénédicte n’est pas connue, mais elle ne lui a vraisemblablement pas été fatale, puisqu’elle est encore en vie lors du recensement de population de 1954.

La médaille d’honneur des épidémies continue à être décernée jusqu’en 1962.


Diplôme de la médaille d’honneur des épidémies remise à Léa Tichet (4 février 1948)

Arch. dép. Puy-de-Dôme, 702 Fi 2




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