L'évolution du travail des femmes

Plusieurs articles composeront ce dossier, dont le premier a pour objet le travail des femmes.

S’inspirant de la chronologie proposée par Françoise Battagliola dans son Histoire du travail des femmes, paru en 2000 et réédité en 2004, nous nous proposons de développer notre propos en trois parties :

1)    Jusqu’à la fin du XIXe siècle

2)    L’impact de la Première Guerre mondiale

3)    L’après 1945 et « la croissance durable de l’activité féminine salariée »

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Fabrique de cartonnage - CHEVALERIAS-BECHON à Thiers. ©Arch. dép. Puy-de-Dôme, 561 Fi 3753

Jusqu’à la fin du XIXe siècle : 

 

Les femmes ont toujours travaillé, mais cela a été longtemps occulté en raison de la prise en compte du travail uniquement salarié des ouvrières et/ou employées. « Pourtant, comme celle des hommes, leur activité (celles des femmes) s’est déployée à la ferme, dans la boutique, dans l’atelier artisanal » (François Battagliola). 


1) Les femmes et le travail industriel

 

  • Dans les campagnes, les femmes complètent leur travail à la ferme par des productions à la pièce.

 

Ce que l’on appelle le « domestic system » est évoqué dans un texte datant de la fin du XVIIIème siècle, intitulé « Mémoire concernant les manufactures et fabriques de la subdélégation de Saint Amant » (conservé sous la cote 1 C 463). Ce dernier présente une fabrique d’Arlanc qui produit des dentelles de soie et des fils et précise que le propriétaire d’une de ces manufacturesfait fabriquer «  des dentelles de soye et fils […] par plusieurs ouvrières des environs d’Arlanc et des montagnes de Saint-Anthème, Viverols et la Chaise Dieu ».


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Réunion de femmes (couvige) au cœur du village (sans date). ©Arch. dép. Puy-de-Dôme, 569 Fi 1061


  • L’essor de la mécanisation entraîne l’abandon progressif du travail à domicile et le développement du travail des femmes dans les fabriques.

 

Les Puydômoises sont donc aussi bien présentes dans ce « factory system » (ou système usinier), étudié en France par Patrick Verley.

Un tableau de statistiques, intitulé « Liste des établissements où sont exercés des travaux en faveur desquels les décrets des 17 mai 1851 et 31 janvier 1866 ont établi des exceptions à la loi de 1848 », illustre parfaitement la féminisation du travail industriel.

En cette deuxième moitié du XIXe siècle, dans les 3630 ateliers recensés dans le Puy-de-Dôme, on compte 41% d’emplois féminins (9.940 femmes pour 24.041 hommes). Si l’on ajoute les filles mineures et les enfants de sexe féminin, le pourcentage grimpe même à 39,5% (17414 femmes, jeunes femmes et filles pour 26645 hommes et garçons).

De plus, il est intéressant de noter que la présence féminine est très forte dans certaines productions, comme les coutelleries (5.500), les fabriques de broderies (1000), de chapelets (700), la passementerie (390) ou encore la production de fruits confits et de confitures (361). Inversement, elles sont totalement absentes dans d’autres, comme les fabriques de caoutchouc, les fonderies, les tanneries ou les sucreries.


   


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  • Les conditions de travail des femmes dans l’industrie.

 

En 1882, un « Rapport de l’Inspecteur départemental sur le travail des femmes adultes employées dans l’industrie » (à la cote 10 M 14) donne le chiffre de 13.600 femmes employées dans les usines puydômoises. Elles sont, en moyenne, payées 1,48 franc de l’heure (avec un maximum de 2 francs dans les usines de chaussures et un minimum de 1 franc dans les fabriques de chapelets). Il s’agit d’un niveau de salaire environ deux fois inférieur à celui des hommes à la même époque. C’est l’analyse qu’a effectuéFabrice Laroulandie dans un ouvrage qui porte sur la capitale – Les ouvriers de Paris au XIXe siècle – mais qui demeure valable, à toutes proportions gardées, pour le cas puydômois : « le sexe, enfin, détermine les inégalités majeures : le salaire des ouvriers est deux fois supérieur à celui de leurs compagnes. Le salaire moyen des ouvriers à Paris tourne autour de 3,80 F en 1847, 4,51 F en 1860, 4,98 F en 1872 et 5,66 F en 1882 ; celui des femmes autour de 1,63 F en 1847, 2,14 F en 1860, 2,60 F en 1872 et 2,95 F en 1882 ».

 

La durée moyenne de la journée de travail des femmes adultes est de 10 heures. Le rapport rappelle l’interdiction du travail de nuit pour les jeunes femmes mineures, c’est-à-dire celle âgées de 16 à 21 ans. Concernant les conditions de travail, il est indiqué que « les ateliers des femmes adultes sont assez propres mais ne sont pas toujours suffisamment ventilés. Ils ne présentent pas toutes les conditions de sécurité nécessaires pour éviter des accidents ». Le rapport est encore plus critique en ce qui concerne les conditions de logements des femmes : « l’Inspecteur départemental a été très souvent péniblement impressionné en constatant l’insalubrité de la literie et des locaux qui servent à loger les enfants et les femmes adultes employés dans les différentes industries de la passementerie, du moulinage et du dévidage de la soie, des fabriques de toile, des chapelets, des foulards, des boutons en os et en bois ».  


 

2) Les institutrices

 

  • L’instruction des jeunes filles est aussi une activité au cœur du travail féminin.

Trois rapports datant de l’année 1856 et portant sur l’« État de situation des écoles de filles » des arrondissements d’Ambert, de Clermont-Ferrand et Riom nous donnent quelques éléments probatoires ; en particulier en ce qui concerne les effectifs des personnels d’éducation, mais aussi le nombre de jeunes filles inscrites, voire même les méthodes utilisées.
 

  • Concernant les personnels, le rapport de l’arrondissement d’Ambert évoque 21 institutrices laïques  et 10 maîtresses adjointes laïques.

Dans l’arrondissement de Riom, on dénombre 86 « institutrices libres ou communales. […] 46 exercent en vertu du Brevet de capacités, 26 ont une lettre d’obédience et 20 ont obtenu une autorisation provisoire ». Enfin, dans l’arrondissement de Clermont, le personnel d’enseignement est composé de 114 institutrices primaires. Il est précisé que les 12 ayant obtenu une autorisation provisoire, « sont en général, ou des femmes d’instituteurs ou des sœurs d’ordre religieux non reconnus par l’État ».
 

  • Concernant les méthodes d’enseignement, il est tout d’abord précisé dans le rapport riomois que « la méthode simultanée est la seule en usage dans les écoles ».

Cette méthode, mise au point au XVIIe siècle, consiste à regrouper les élèves par niveau d’apprentissage, pris en charge par un(e) instituteur(trice). Elle diffère de la méthode mutuelle qui permettait à un seul enseignant d’avoir en charge plus d’une centaine d’élèves ; la transmission des savoirs par le maître s’appuyant dans ce cas-là sur des « moniteurs », c’est-à-dire des élèves parmi les plus méritants pouvant exercer ce rôle de relais.

 

Par ailleurs, on peut noter que le travail des institutrices semble porter ses fruits : dans le rapport sur l’arrondissement clermontois est indiqué que « partout la bonne conduite, le zèle, la piété des maîtresses exercent sur les populations et la jeunesse la plus salutaire influence ».


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Arch. dép. Puy-de-Dôme, T 53 (A)

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Arch. dép. Puy-de-Dôme, T 47


 

 

3) Le cas de la domesticité

 

  • Selon Françoise Battagliola, la dernière « figure emblématique » du travail féminin à cette période est la domestique.  

En effet,la première branche d’emplois féminins est celle des services domestiques : elle réunit entre 39 et 45% des femmes actives entre 1850 et 1901. Ce service est dispersé entre environ 1 million de familles de classes moyennes. Les femmes, et bien souvent les jeunes femmes, assurent dans ces familles les fonctions de servantes, de cuisinières, voire de gouvernantes.

Selon Catherine Charron, doctorante en Histoire, « l’idéal bourgeois de la «féminité» qui se développe à cette époque rassemble un certain ensemble de qualités et de comportements attendus – douceur, émotivité, faiblesse, dévouement -, que l’idéologie assimile à des manifestations de la nature spécifique des femmes ».

 

  • Enfin, aucune statistique, ni d’ailleurs de document spécifique, n’évoque le travail des épouses d’agriculteurs.

Pourtant le rôle et l’impact de celles-ci dans la gestion quotidienne de l’exploitation familiale n’est plus à démontrer, le déclenchement du premier conflit mondial ne faisant qu’exacerber une situation déjà existante.


 

 

 

L’impact de la Première Guerre mondiale

 

Comme le montre Françoise Battagliola, le premier conflit mondial est souvent perçu comme un véritable bouleversement de la place des femmes dans le monde du travail. En effet, les femmes sont amenées à remplacer les hommes (pères, frères et surtout époux) partis au front.


1) Les fonctions féminines classiques

 

  • À la campagne, les femmes sont à pied d’œuvre dès l’entrée en guerre. Il faut poursuivre les travaux agricoles coûte que coûte.

Même si l'économie rurale était inconcevable sans elles, jusqu’à la Grande Guerre, les femmes étaient assez souvent reléguées dans un rôle secondaire. Elles aidaient leurs maris dans les divers travaux agricoles, s’occupant prioritairement de la basse-cour et des fruits et légumes. Avec la guerre, elles deviennent « chef » d’exploitation et fournissent un travail de tous les instants, qui alimente « l’effort de guerre ».


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Les moissons dans la région de Bromont-Lamothe (1900). ©Arch. dép. Puy-de-Dôme, 98 Fi 100


Par ailleurs certains s’en préoccupent, comme cet élu du Conseil Général du Puy-de-Dôme, dans un rapport du 28 août 1918. Il rapporte la volonté du Conseil de créer une Commission dans le but d’honorer du Mérite agricole  les femmes de mobilisés (et surtout celles qui ont vu leur mari « Mort pour la France » ou « porté disparu aux armées ») qui ont continué l’exploitation de la vigne. « Ces dignes femmes méritent bien une mention spéciale, car elles font honneur à notre Patrie et sont un vivant exemple de suprême énergie, de devoir et de travail ».


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Arch. dép. Puy-de-Dôme, N 453/1

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Arch. dép. Puy-de-Dôme, N 453/2


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Arch. dép. Puy-de-Dôme, R 1342

 

  • Les femmes voient aussi leur rôle se renforcer dans l’enseignement.

Dans un journal de guerre (intitulé « Notes sur la guerre prises par Mme Fournier institutrice au Grand Chambois du 2 août 1914 au 4 août 1915 »), l’auteur rappelle le rôle des institutrices du Chambois commune de Mazayes, auprès du Maire : elles « ont aidé dans l’accomplissement des formalités nécessitées par l’état de guerre ». Elles ont aussi apporté une aide précieuse à la population : elles ont orienté les blessés vers l’hôpital temporaire de l’École normale d’institutrice de Clermont-Ferrand ; elles « ont assuré le succès des  diverses quêtes » ; elles ont mis en place un ouvroir (lieu où des femmes bénévoles effectuent des travaux de couture) à l’école de Chambois.


2) Deux fonctions typiquement liées à la situation de guerre

 

  • Tout d’abord, même à l’arrière, elles assurent  le rôle d’infirmières.

Dans un courrier de l’Évêché de Clermont du 9 septembre 1914, l’évêque répond favorablement à la demande du Préfet du Puy-de-Dôme de mettre à disposition des religieuses pour « diriger avec compétence et dévouement, dans chacun des hôtels convertis en hospices, les soins qui seront donnés aux malades ».


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Arch. dép. Puy-de-Dôme, R 1573


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Arch. dép. Puy-de-Dôme, X 69

 

  • Comme on l’a rappelé dans la première partie, les femmes étaient déjà bien représentées dans l’industrie. Mais durant la guerre, leur place se renforce, en particulier dans les usines d’armement.

 

Plusieurs documents de nature différente font écho aux besoins en recrutement de main d’œuvre féminine dans les usines de production de poudre.

C’est le cas de cette affiche de 1917, qui  fait publicité pour l’embauche d’ouvrières à la poudrerie de Bergerac (Dordogne), avec un « salaire journalier d’environ 4 francs »


Un tableau du 15 mai 1917 nous donne différentes informations sur les usines de 31 localités puydômoises. Dans la colonne « nombre d’ouvriers », est indiqué que dans les 47 usines répertoriées, 864 femmes sont employées, pour 1244 hommes, soit 41% de travail féminin. La colonne « nature de la fabrication » est assez révélatrice de la diversité des emplois assurés par les femmes dans « ces usines de guerre ». On y trouve : des pièces d’armes (baïonnettes, crosses de fusil, obus de 155), de la toile, du caoutchouc manufacturé, des vêtements militaires (chaussures, sabots, caleçons) et des produits à destination du service des poudres (alcool, antimoine, acide sulfurique, magnésium et autres produits chimiques).


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Arch. dép. Puy-de-Dôme, R 1354/1

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Arch. dép. Puy-de-Dôme, R 1354/2


 

 


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Le Moniteur (25 février 1917). Arch. dép. Puy-de-Dôme, 5 BIB 3

Dans un article duMoniteur, daté du 24 février 1917, l’auteur met en avant le travail féminin et l’effort de guerre des Clermontoises, accusées par les « paysannes d’Orcines » de commettre « des orgies » et de se livrer « à des honteux gaspillages ».

L’auteur rappelle que « les Clermontoises montrent, aussi, beaucoup de courage, d’énergie, de volonté ». Il cite « les obusières des Gravanches », « les femmes employées dans nos grandes usines de caoutchouc, dans les établissements métallurgiques, dans diverses fabriques », « les modestes ouvrières qui […] s’appliquent à confectionner des vêtements pour l’armée ». Il termine par ce souhait : « Pratiquez « l’Union sacrée » ! Femmes de la ville, femmes de la campagne ont toutes leurs mérites respectifs. Les unes comme les autres ont droit à notre sympathie et à notre reconnaissance ».

Notons au passage qu’une mention est faite du comportement exemplaire que doivent avoir les femmes en raison de l’absence de leurs maris. On constate ici que les notions d’amusement, voire de frivolité de la part de femmes dont le mari accomplit son devoir au Front, sont évidemment bannies, mais émergent facilement à la lecture d’un article de presse sur l’effort de guerre. 


 

3) Un impact de la Grande guerre à nuancer

 

  • La guerre est aussi l’occasion pour les femmes de s’investir dans des professions qui leur étaient jusque-là fermées. Elles deviennent par exemple employées dans les transports, leur part passant de 4,5% en mars 1915 à 25,5% deux ans plus tard.

 

  • Pourtant, même si le rôle des femmes durant la guerre est indéniable, le bouleversement lié à celui-ci est à nuancer, et ce pour deux raisons.

Tout d’abord, et nous l’avons montré précédemment, les femmes sont déjà bien présentes dans le monde professionnel avant la guerre.

De plus, les historiens – à l’image de Françoise Battagliola – considèrent que la guerre ne fut qu’une parenthèse d’activité féminine, suivie « d’un reflux […] et d’un renforcement des rôles traditionnels d’épouse et de mère ». Entre les deux recensements officiels de 1911 et 1921, on relève pourtant une légère augmentation de la part des femmes dans la population active qui passe de 36,9% (soit 7,72 millions d’individus) à 39,6% en 1921 (soit 8,61 millions d’individus). Mais cette hausse n’est en aucune mesure représentative de la place des femmes durant le premier conflit mondial. Il y a donc bien eu « reflux ».


 

 

L’après 1945 et « la croissance durable de l’activité féminine salariée »

 

Trois modifications majeures, concernant le travail des femmes, apparaissent après la Seconde Guerre mondiale.

 

1) L’augmentation de la part des femmes dans la population active française

 

Tout d’abord, le nombre de femmes travaillant augmente considérablement, passant d’environ 40% au milieu des années 1940 à près de 70% aujourd’hui (67% en 2013, selon la DARES – Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques).

 

2) La diversification du travail féminin

 

Ensuite, la nature de l’activité professionnelle a largement évolué. Très actives dans les secteurs primaires et secondaires jusqu’au milieu des années 60, les femmes sont de plus en plus présentes dans les services. « Alors que 48 % de l’ensemble des emplois sont occupés par des femmes en 2013, cette part est de 55 % dans le tertiaire, un peu moins de 30 % dans l’industrie et l’agriculture et guère plus de 10 % dans la construction » selon la DARES.

 

3) La « fin des bastions » (Florence Rochefort)

 

  • Les femmes font irruption dans des métiers jusque-là masculins. Le quotidien La Montagne s’en fait l’écho à trois reprises au cours de l’année 1975.

 

  • Un premier article daté du 12 février, intitulé « Madame est PDG », illustre le parcours de Mme Gauvin, qui dirige depuis 1948, à la mort de son mari, les « Forges Gauvin » sur la Durolle. Il s’agit-là d’un exemple intéressant sur la place des femmes en tant que « dirigeants d’entreprise » et qui montre que « lentement, le mythe qui leur interdit d’être considérées comme des patrons « à part entière » va en s’affaiblissant ». L’article évoque aussi l’Association des femmes chefs d’entreprise, reconnue en 1951 par le gouvernement « comme représentative des quelques quatre millions de Françaises célibataires ou mères de famille qui dirigent personnellement une affaire agricole, industrielle ou commerciale ».

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La Montagne (12 février 1975). Arch. dép. Puy-de-Dôme, 5 BIB 2



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La Montagne (6 mars 1975). Arch. dép. Puy-de-Dôme, 5 BIB 2

 

  • Le 6 mars, le journal met à l’honneur « Mlle Anne Chopinet, entrée première à l’Ecole polytechnique, dans la première promotion ouverte aux femmes ».

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La Montagne (8 juin 1975). Arch. dép. Puy-de-Dôme, 5 BIB 2

 

  • Enfin, le 8 juin un article est dédié à « Madame le commissaire ». Il s’agit là aussi d’une première, même s’il est précisé qu’« il lui faudra cependant attendre deux ans avant de pouvoir exercer ses prérogatives dans une administration qui fait une place de plus en plus large à l’élément féminin : quinze cents femmes servent déjà dans la police, comme enquêtrices, inspectrices ou agents contractuels ».

 

 

Conclusion : Une égalité femmes/hommes toujours recherchée

 

 

  • Malgré ces avancées indéniables, qui permettent aux femmes de briser le « plafond de verre » (ou « glass ceiling », expression née aux Etats-Unis dans les années 1970) et d’obtenir des postes à responsabilité, l’égalité hommes/femmes dans le monde du travail n’est pas (encore) totalement respectée.  « Les femmes ont des salaires inférieurs, même une fois pris en compte l’écart de durée du travail », nous rappelle un rapport de la DARES, de mars 2015.

 

Pourtant, en 1983, un premier texte législatif prévoyait « l’égalité professionnelle entre hommes et femmes ». Douze ans plus tard était même créé l’Observatoire de la parité entre les hommes et les femmes. En mai 2001, une nouvelle loi « sur l’égalité professionnelle » était votée. C’est à cette occasion qu’est publié un dossier tiré de la revue interne de l’AFPA, Sésame évoquant ce plan égalité hommes/femmes : « Le Gouvernement a fait de la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes une de ses priorités ». L’AFPA a décidé la mise en place d’un plan d’action spécifique pour promouvoir l’égalité hommes/femmes dans son dispositif : actions de sensibilisation, amélioration de l’accès des femmes au service d’appui à l’élaboration du projet de formation et surtout diversification des filières de formation qualifiantes (les femmes « devront peser 20% des effectifs en 2006, soit 5000 stagiaires »). Dans ce combat, Martine Brunswick, déléguée régionale aux Droits des femmes en Auvergne précise que « depuis quelques années les mentalités évoluent et le message de l’égalité passe de mieux en mieux au sein des entreprises ».


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Arch. dép. Puy-de-Dôme, 2372 W 33/1

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Arch. dép. Puy-de-Dôme, 2372 W 33/2


 

 

 

 

 

Sources utilisées :

 

L’Histoire n° Spécial, de juillet/août 2000 – « Les femmes, 5000 ans pour l’égalité »

Rapport de la DARES, de mars 2015 – « Femmes et hommes sur le marché du travail »




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