La collection printemps-été (1956) Conchon-Quinette est arrivée !

En 1956, la réputation des vêtements fabriqués et commercialisés par les établissements Conchon-Quinette n’est plus à faire ! Fleuron de l’industrie et du commerce puydômois depuis la fin du XIXe siècle, la marque s’impose alors parmi les références nationales du prêt-à-porter, tout en conservant un fort ancrage local.


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©Arch. dép. Puy-de-Dôme, 2 BIB 12188

Couverture et dos de la brochure publicitaire Conchon-Quinette « Vivre et s’habiller », printemps-été 1956. Au dos sont mentionnés l’ensemble des magasins sous enseigne Conchon-Quinette : au total, 84 magasins, et 11 dans le Puy-de-Dôme dont 5 à Clermont-Ferrand.


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©Arch. dép. Puy-de-Dôme, photo Léon Gendre 590 Fi 6688

 

 

Hippolyte Conchon-Quinette (Clermont-Ferrand, 11 novembre 1857-22 décembre 1942) a 23 ans lorsqu’il succède à son père à la tête de la petite mais prospère entreprise familiale de confection de vêtements. Le jeune homme, qui s’avère rapidement un homme d’affaires avisé, donne aux établissements Conchon-Quinette l’envergure des grandes entreprises clermontoises. Une première étape est franchie en 1896 avec l’ouverture d’un grand atelier de confection, entièrement électrisé et doté d’une des premières lignes téléphoniques de la ville. Jusqu’en 1967, date de leur destruction, le site de production clermontois a marqué ostensiblement l’angle de la rue Bonnabaud et du boulevard Pasteur…

 

 

 

 

 

Vendus à des promoteurs immobiliers, les ateliers sont détruits en 1967.
La sirène qui scande les heures d’entrée et de sortie (5h-13h) n’étaient pas toujours appréciée des clermontois… (Le Moniteur, 26 et 27 mai 1897).


« Directement du producteur au consommateur »

Ce slogan est fréquemment employé par Hippolyte Conchon-Quinette. L’anecdote est rapportée par Géorges Bérard, un proche collaborateur et son homme de confiance, dans une allocution prononcée au Rotary-Club de Chamalières en 1976 (7 J 444).

En 1902, Hippolyte Conchon-Quinette fait évoluer l’entreprise familiale en société en commandite par actions : les apports de capitaux, régulièrement sollicités par la suite, lui permettent à la fois d’ouvrir une seconde usine à Brassac (une troisième suivra à Thiers en 1923) et de développer la vente au détail, en ouvrant des magasins. Il renforce ainsi le système de commercialisation, jusqu’alors assuré par des représentants commerciaux sillonnant le département avec des bus ambulants. Maîtrisant la chaîne de bout en bout, de la production des lainages à leur confection et leur vente, le modèle Conchon-Quinette est en place à la veille de 1914-1918 et survit à la disparition du « grand patron » le 11 décembre 1942. Dans l’entre-deux-guerres, les usines emploient près de 1800 salariés (dont un millier à Clermont-Ferrand) et, par un jeu d’alliances et de rachats, l’entreprise s’exporte hors d’Auvergne (elle sous-traite une partie de la fabrication de lainages à Tourcoing ou à Vienne, ouvre des succursales à Paris et à Lyon, et compte jusqu’à 200 magasins en France), poursuit la modernisation des ateliers avec la mise en place du travail à la chaîne par convoyeur, et enfin… expérimente les conflits sociaux !

En 1949, la Société Conchon-Quinette scinde son activité en créant une antenne pour la production (la SIVC : Société Industrielle des Vêtements du Centre, gérant les différents ateliers) et une antenne commerciale (Conchon-Quinette Covett). Les deux fonctionneront parallèlement jusque dans les années 1970 (fermeture et/ou rachat des ateliers après 1967, puis progressivement des magasins).

 

 


« Vivre et s’habiller ! »

 

Mais au printemps 1956, s’habiller chez Conchon-Quinette c’est tendance ! La marque est florissante et ses stratégies commerciales, à la pointe, sont condensées dans cette brochure, imprimée comme il se doit à Clermont-Ferrand chez Montlouis. Vitrine de la société de loisirs et de consommation, « Vivre et s’habiller » présente les nouveautés du prêt-à-porter de la saison, fait l’éloge des modernes textiles synthétiques employés dans la conception des produits, fournit des explications pour leur entretien au quotidien, s’attèle à séduire enfants et jeunes mères en proposant deux pleines pages de jeux, d’offres de fidélisation, de bons-cadeaux, et enfin fait appel aux personnalités du monde littéraire pour signer de courts articles de présentation des tendances et des catégories de vêtements.

Sur un ton souvent humoristique, simple et attrayant, les grandes catégories vestimentaires de la saison sont présentées. Au fil des pages, abondamment illustrées de dessins et de photographies, sont recommandés les articles de saison (ici, les tenues pour les communions solennelles), « les dessous d’un bel été » ou des « fantaisies » pour les femmes qui « cet été, seront jeunes »… Mais les travailleurs ne sont pas oubliés et « à bon métier, bonne tenue » : dotés de vêtements  de qualité, confortables et robustes, ouvriers et employés de bureau doivent aussi faire montre d’élégance…. La brochure pouvait, selon les besoins, être complétée d’un « supplément rural » (2 BIB 13250, pour 1955), rattachant la maison Conchon-Quinette aux premiers succès des bus ambulants commercialisant des « limousines » et vêtements destinés au monde agricole.


Sources complémentaires

Pour retracer le parcours économique et social de l’entreprise Conchon-Quinette, se reporter aux fonds des tribunaux de commerce (série U : modification des statuts et/ou création des entreprises) ou des renseignements généraux de la préfecture (série M : fiches du ministère du travail surveillant les mouvements des grévistes).

En 1976, Georges Bérard évoque, dans une conférence donnée au Rotary-Club de Chamalières, la forte personnalité de son ami Hippolyte Conchon-Quinette (7 J 444).



La collection printemps-été (1956) Conchon-Quinette est arrivée !

Arch. dép. Puy-de-Dôme, 2 BIB 12188.




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