L'exposition

À la racine du projet « Les Archives font dans la dentelle », les milliers de dessins de modèles de dentelles réalisés entre 1880 et 1920 environ, conservés dans le fonds du tribunal de commerce d’Ambert, constituent le coeur de l’exposition. Chaque détail – un tampon, un numéro, une signature, un motif – permet de tirer le fil de l’histoire de l’activité dentellière du Livradois dans les dernières décennies du XIXe siècle. Ces dessins, au coeur du processus de création des dentelles, révèlent tout à la fois l’enjeu économique qui a conduit à leur conservation, un univers socio-économique centré sur le travail à domicile féminin et l’importance de la transmission d’un savoir-faire unique. Ils sont présentés aux côtés de nombreux documents d’archives de toute nature (dont des documents audiovisuels), d’objets provenant de collections publiques et privées, de réalisations actuelles, dans un parcours à la fois historique, patrimonial et contemporain.



Dans le cadre de l’exposition « Les archives font de la dentelle » aux Archives départementales du Puy de Dôme, les élèves en formation Bac pro Artisanat et Métiers d’Art, option Tapisserie et décoration d’ameublement ont participé à l’élaboration de cette manifestation.

 

Dans un premier temps, les étudiants ont réalisé un travail de recherche et ont produit des planches d’analyses stylistique et artistique sur l’histoire de la dentelle.

 

Un atelier d’initiation à la dentelle aux fuseaux a été organisé gracieusement par l’association des dentellières AVF de Riom.

 

Ils ont pu alors réaliser chacun un motif inspiré de l’artiste Vasarely et découvrir le savoir-faire traditionnel de ce métier d’art. De bons moments de partages et de transmissions entre deux générations. Un grand merci aux dentellières pour leurs interventions.

Par la suite les élèves ont pu travailler l’application de dentelles sur différents supports tels que le paravent, siège et l’abat-jour. Ce travail d’équipe a permis de renforcer leurs compétences sur les différents points mains ainsi que la minutie nécessaire pour travailler ces ouvrages.

La participation à ce projet a permis aux élèves de développer leurs curiosités artistiques, de découvrir un métier rare et d’excellence, de collaborer avec des partenaires de notre région et ainsi réaliser un projet collectivement.

Une expérience riche d’enseignement !

 

 

Lycée Marie Laurencin RIOM

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COMPRENDRE L'EXPOSITION


 

 

Le tribunal de commerce d’Ambert : un fonds exceptionnel

 

À partir de 1825, les tribunaux de commerce ont compétence pour recevoir les dépôts des dessins et modèles industriels - garantissant ainsi la propriété intellectuelle de leurs créateurs. Ces dépôts reflètent aussi l’activité économique d’un territoire : ainsi l’intense activité dentellière dans le Livradois et la concurrence entre fabricants qu’elle suppose, explique la présence de ces milliers de dessins aux Archives !

 

 

 

 

 

Les modèles (dessins) sont remis au tribunal par le fabricant dans un contenant hermétiquement fermé. Dépôt d’Émile Gallon, 1905. Arch. dép. Puy-de-Dôme, fonds du tribunal de commerce d'Ambert,U 24903


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Un fabricant prudent : Félix Chalchat

Seule une dizaine de fabricants de la région d’Ambert est aujourd’hui représentée aux Archives du Puy-de-Dôme, mais elle illustre bien la variété des motifs qui étaient réalisés.

Félix Chalchat (Charbonnier-les-Mines, 1845-Ambert, 1919) a déposé 7316 dessins au tribunal de commerce d’Ambert entre 1875 et 1900 ! Fabricant et marchand reconnu par ses pairs, il fait partie de la sous-commission de l’arrondissement d’Ambert pour l’Exposition universelle de 1889.

 

Les dessins déposés par Félix Chalchat ont servi de modèle pour des réalisations contemporaines présentées dans l’exposition.
Dessin déposés par Félix Chalchat, 1889. Arch. dép. Puy-de-Dôme, fonds du tribunal de commerce d'Ambert,U 24871

 

 


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Concevoir les dentelles

Les maisons de dentelle tirent souvent leur renommée de leur dessinateur, permettant même l’exportation de leurs pièces à l’étranger. La plupart des dessins reste toutefois à caractère technique : sur le motif initial (la création) sont apposées des indications techniques qui permettront sa transcription en dentelle. Par exemple, le motif est parsemé de trous qui indiquent les emplacements où la dentellière devra placer ses épingles qui maintiennent les fils.

Les « dessins piqués » sont exclusivement destinés à la technique de la dentelle au fuseau, qui se réalise par croisements des fils.
Dessin déposé par Thivel-Maret, 1908. Arch. dép. Puy-de-Dôme, fonds du tribunal de commerce d'Ambert,U 24910


 

Travaux de femmes

La dentelle ne peut prendre vie que grâce au savoir-faire de la dentellière qui fabrique les échantillons à domicile, principalement l’hiver quand les travaux des champs sont en sommeil. Elles reçoivent du fabricant fils et cartons et sont rémunérées à façon. Au tournant du XXe siècle, chaque femme et chaque jeune fille possède son propre carreau : pas un foyer du Livradois sans dentellière ! En 1885 à Arlanc, leur nombre est estimé à 1200.


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Groupe de femmes posant avec leur carreau (région d’Ambert) Photo Jean Lebon, avant 1914. Arch. dép. Puy-de-Dôme, 581 Fi 11


Transmettre les savoirs, hier et aujourd’hui

Traditionnellement, la transmission de ce savoir est oral : au sein des couviges (rassemblement de dentellières) ou par imitation, mères, grands-mères et béates apprennent aux filles dès leur plus jeune âge à manier les fuseaux. Mais en 1903, l’enseignement de la dentelle entre dans le champ des disciplines de l’école publique.

Peu à peu leur fabrication se professionnalise, en même temps qu’elle se mécanise : dans l’entre-deux-guerres, la dentelle au fuseau tend à disparaître des foyers… mais sans pour autant cesser d’être pratiquée ! Des écoles ont assuré la transmission de ce savoir, des enquêtes ethnographiques en ont conservé un souvenir vivant.


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Dessin déposé par Félix Chalchat en 1895. Interprété et réalisé par une dentellière en 2023. Arch. dép. Puy-de-Dôme, fonds du tribunal de commerce d'Ambert,U 24884


De la technique traditionnelle à la création contemporaine

 

 

 

L'artiste invitée : Marie-Thérèse BONNIOL

 

Née en 1947 à Chastreix, elle vit et travaille à Vauvert dans le Gard. Formée dans les années 1970 aux techniques traditionnelles par le Centre d’enseignement de la dentelle au fuseau du Puy-en-Velay, Marie-Thérèse Bonniol a rapidement choisi de détourner ces techniques pour créer des oeuvres et modèles contemporains. Elle est aujourd’hui une artiste reconnue dans le monde entier.

 

 

Variation sur la dentelle du Livradois, cuivre, 2022

 

 

 

Cascatella. Différents fils et câble d'acier, 2022

 

 

Site web : www.artetdentelle.free.fr/




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