Cinéma amateur : principaux éléments de compréhension

 

Le film amateur, un document d’archives ?

Le cinéaste filme, en premier lieu, pour le plaisir de jouer avec sa caméra. Il filme les membres de sa famille et ses amis. En 1895, Andrée Lumière, la fille d'Auguste, tient le rôle principal de la première séance du cinématographe : Le Déjeuner de bébé et La Pêche aux Poissons rouges. C’est le début du film de famille. L’intention première de ce type de films n’est pas de documenter la vie de la famille, mais de permettre à chacun de se replonger dans  les souvenirs. Malgré tout, certains films tournés dans le cercle familial relèvent bel et bien du documentaire. Ceux qui font les films de famille se lancent aussi dans ce type de productions. Parfois à l’intérieur d’une même bobine se trouvent des passages qui relèvent de l’une ou l’autre de ces catégories. L’intérêt pour ces films longtemps ignorés est assez récent et leur statut de document historique soulève encore de nombreux débats chez les historiens.


 

Le matériel


 LE PATHÉ-BABY

 

 

 

Un projecteur miniature, commercialisé pour la première fois pour Noël 1922, accompagné d'un catalogue de 200 titres (films burlesques, documentaires, actualités), puis une caméra portative début 1923. La gamme utilise de la pellicule 9,5 mm.

Avec 9 mètres de pellicule, les cinéastes obtiennent un film d'environ une minute à un prix raisonnable.


 

 


LE 8 MM 

 

Un an après sa sortie aux USA, la première caméra Ciné-Kodak-Huit est proposée au public français en 1933.

Dans la caméra, le cinéaste insère une bande 16 mm, la pellicule 8 mm ou double 8 sur laquelle les images sont impressionnées en deux fois. Au développement, le film est coupé en deux, dans la longueur, et les deux morceaux sont collés l'un derrière l'autre. Jusqu'à cette date, seuls deux formats se faisaient concurrence, le 16 mm Kodak et le 9,5 mm Pathé qui progressaient presque au même rythme. Avec le 8 mm, Kodak remporte une véritable victoire commerciale. En quelques années, le 8 mm s'impose ainsi comme le format dominant du cinéma d'amateur.

Parallèlement, les clubs et les concours se développent dans les années 1920.


 

 


LE SUPER 8

 

Kodak lance un nouveau format pour les cinéastes amateurs, le Super 8, pour gagner une nouvelle clientèle, avec des produits moins chers et plus simples d'utilisation.
Le 
Super 8 offre une image de base plus grande et permet un chargement plus facile des films grâce au conditionnement de la pellicule dans des petites cassettes. Une gamme d'appareils bon marché est immédiatement lancée dans le monde.

Puis la vidéo, enregistrement électronique des images et des sons, fait son apparition. Le premier magnétoscope est développé en 1954 sur une bande magnétique de 2 pouces (1 pouce = 25,4 mm). La vidéo permet notamment de voir immédiatement les images tournées, voire de ré-enregistrer sur les mêmes bandes.


 

 


LE NUMÉRIQUE

Les premières caméras numériques bouleversent les usages... Cette démocratisation est bientôt soutenue par le développement de l'informatique et du web.

Pour les particuliers, c'est une plus grande démocratisation des outils audiovisuels. Au début des années 2000, les premiers réseaux sociaux et les sites d'hébergement de vidéos (Youtube) modifient les modes de diffusion des images. Les amateurs tournent sur leurs smartphone et réalisent des films sur leur ordinateur. Tous ces films sont pour la plupart immédiatement partagés et commentés.


 

 


Notions de vocabulaire et d’analyse filmique


Formats

Le terme de « format » peut désigner :
- le format du film : la largeur de la pellicule, comme expliqué ci-dessus.
- le format de l’image : le rapport entre les deux dimensions de l'image projetée sur l’écran.


Le cadre et le champ

Malgré l’impression de profondeur, l’image cinématographique est une image délimitée par un cadre, à deux dimensions.

Le cadre de l’image délimite une portion d’espace : le champ. Celui-ci se prolonge au-delà du cadre par le hors-champ. La communication entre champ et hors-champ  est à la base du film et permet l’articulation cohérente des plans.


Les focales

Le choix de l'objectif de la caméra change la représentation de l’espace, particulièrement la profondeur. Le champ couvert par la caméra est large avec un objectif à courte focale, ou alors restreint avec un objectif à longue focale.

La profondeur de champ consiste en l’étendue en profondeur de netteté du champ. Cette  profondeur de champ joue un rôle esthétique important dans tout film.


Le plan

Le mot « plan » sert à décrire la disposition des objets dans la profondeur : on distingue ainsi le « premier plan », le « second plan », jusqu’à « l’arrière-plan », en fonction de leur éloignement par rapport à la caméra.

Ce terme sert aussi à distinguer différents types de cadrage comme les « gros plan », les « très gros plan », etc .

Mais il existe d’autres mouvements de caméra, tels le panoramique et le travelling. Lors d’un panoramique, la caméra pivote sur son pied, qui reste fixe. Pour réaliser un travelling, la caméra se déplace au sol fixée sur un pied lui-même monté sur un rail. Quant au zoom, il permet de simuler un rapprochement ou un éloignement de caméra en ajustant simplement la focale.

On parle aussi de caméra à l’épaule lorsque la caméra est portée par le cadreur.


L'environnement sonore :

 3 catégories de sons existent au cinéma en fonction de leur nature : les bruits, les paroles, la musique.



Clés pour l’analyse d’un film


1-Echelle des plans

  • Plan général : tout un paysage
  • Plan d’ensemble : totalité des personnages ou d’un décor
  • Plan moyen : le cadre d’un personnage de la tête aux pieds
  • Plan américain : le cadre de la partie supérieure d’un personnage
  • Gros plan : le visage est cadré de près
  • Très gros plan : une partie du visage
  • Plan de détail : très rapproché sur un détail (œil, bague, stylo, arme...)

2-Durée du plan : donne le rythme du film.

  • plan très court (moins d’ 1 seconde)
  • plan très long ou plan-séquence : toute la scène est filmée en un seul plan

3. Angles de prise de vue

  • angle frontal : la caméra est à la hauteur des yeux
  • en plongée : la caméra est située au-dessus du sujet (impression que le sujet est petit)
  • contre-plongée : la caméra se trouve au-dessous du sujet (impression que le sujet est immense)

4- Les mouvements de caméra

  •  Le plan fixe : absence de mouvement de caméra
  • Le panoramique : la caméra pivote autour de son pied qui, lui, reste fixe.  
  • Le travelling : la caméra se déplace pendant la prise de vues (sur chariot, rail, épaule du cadreur...)
  • le zoom joue sur l’illusion que l’on se rapproche (zoom avant) ou que l’on s’éloigne (zoom arrière)



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