17 janvier 1719 : Testament de Simon Blanchard

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Fut present en personne Me

Simon Blanchard, marchand apo(thicai)re et chirurgien juré

de cette ville de Billom, leq(ue)l de gré (etc.) estant dans son lict

detenu de maladie corporelle en sa maison, cartier de la Porte

des Escaliers, sain toutesfois de ses sens, mémoire &

entendement, considerant la vie de ce monde estre

passagere, la mort certaine & l’heure d’icelle incertaine,

ne voulant deceder sans auparavant avoir disposé

du bien qu’il a plu a Dieu luy donner, a dit et declaré

vouloir faire son testament et ord(onnan)ce de derniere

volonté, qu’il a fait et dicté de sa propre bouche &

m’a requis vouloir redigier par escrit en la forme

et manière que s’ensuit. Premierement s’est muny

du venerable signe de la s(ain)te croix en disant « Au nom

du Père, du Fils et du S(ain)t Esprit », a recommandé son ame

a Dieu, à la glorieuse s(ain)te Vierge, s(ain)t Simon son patron

et a tous les autres saints et saintes de Paradis

qu’il prie d’estre ses intercesseurs envers sa divine

majesté ; veut, son ame estant separée de son corps,

icelluy estre enterré dans son tombeau dans l’eglize

collegiale et paroissiale S(ain)t-Serneuf de cetted. ville

au devant de l’autel de s(ain)t Joseph, se remettant pour ses

obseques a la volonté et discretion de dem(oisel)le Marie

Anthoinette Druilhon sa femme et de son heritier

universel cy appres nommés, a laq(uel)le dem(oisel)le

Druilhon son espouse pour les bons et agreables

services qu’il a receu d’elle et qu’il espere en

recevoir a l’avenir de la preuve desquelles il a relevé

et releve par ces p(rese)ntes et pour demeurer quitte


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envers elle de tout ce qu’il peut avoir receu de ses biens

aventifs par le deceds de deffunte dem(oisel)le Anthoinette

Brun son ayeule, veuve en dernieres nopces de deffunt Me

Nicolas, dequelles il donne et legue tous led.

bestiaux qui se trouveront luy appartenir au domaine

que lad. dem(oisel)le Druilhon sa femme a aud. lieu d’Espirat, et

tout ce que led. testateur peut avoir payé en l’acquit

et decharge de sad. Femme a Mrs du chapitre S(ain)t

Serneuf, a Mrs les administrateurs de l’hopital

gen(er)al de cette ville et a ses coheritiers par le

partage des biens du deffunt Me Marc Anthoine

Druilhon son pere pour soute dud. partage, de tout

quoy sad. femme et sond. heritier demeureront

respectivement quittes l’un envers l’autre, moyenant

led. legs qu’il declare et croit ne pouvoir exceder

la somme de quatre cent livres ; donne et legue

led. testateur a Françoise Blanchard sa fille a marier

et de lad. dem(oisel)le Druilhon de ses biens propres

la somme de quinze cents livres lors de sa

conduite ou majorité payable en deniers fonds

papiers exigibles ou rentes constituees bien

et duem(en)t garantis par son heritier universel et a son

choix & ou telle en semblable quantité et qualité

de meubles qu’il a donné a chacune de ses autres

filles mariees, en laq(uel)le somme & meubles il institue

sad. fille son heritiere particuliere, et ce pour sa part

& legitime portion qu’elle peut avoir et pretendre

en ses biens moyenant quoy elle ne pourra y pretendre

autre choses ; plus donne et legue led. sieur

Blanchard testateur aussy par institution

particuliere a Blaize Blanchard son fils et de

lad. dem(oisel)le Druilhon la somme de deux


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mil livres de ses biens

propres qu’il veut de meme luy estre

payee en deniers papiers exigibles ou en fonds

lors de sa conduite ou majoritté par sond. heritier

universel et a son choix comme aussy semblable

garniture qu’a sesd. Fille et au par-dessus un

matelat, deux platz et six assiettes moyennant

quoy il revoque l’institution faite a son proffit par

le contract de mariage de sond. heritier universel

avec dem(oisel)le Marie Bohette son epouse du 13. fevrier

1707, et parce que led. sieur testateur et lad. dem(oisel)le

Druilhon par les contracts de mariage de ses

filles mariees leur ont constituée en dot a chacune

d’icelles la somme de deux mil livres, il prie

lad. dem(oisel)le Druilhon sa femme de constituer a lad.

Françoise Blanchard leur fille lors de sa conduite

la somme de cinq cent livres restante pour

rendre sa constitution egale a celle de sesd. sœurs

mariees et parce que lad. Francoise Blanchard & led.

Blaize Blanchard sont encore mineurs, led. sieur

Testateur prie lad. dem(oisel)le Druilhon sa femme

de vouloir accepter leur tutelle ou curatelle,

de les nourir et entretenir jusques a leurs conduites

ou majorité et moyenant ce elle jouria de leurs

biens jusques aud. temps sans estre tenue

d’en rendre aucun compte dont il a dechargé

par ces p(rese)ntes ; et par ce que le chef de tout bon

et valables testament est de nommer heritier ou

heritiere, a cette cause led. sieur testateur a creé

et nommé de sa propre bouche m(on)s(ieur) Nicolas

Blanchard son fils ainé pour son heritier


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universel de tous et chacuns led. biens

qui se trouveront luy appartenir appres son deceds,

meubles et immeubles, en quoi qu’ils puissent

concister et q(uel)le soint assis et scituees hors les cy dessus

legués, et a la charge de payer toutes charges

hereditaires dont il jouira en commun avec lad.

dem(oisel)le Druilhon sa mere tant qu’ils pourront

compatir ensemble et aux charges susd., et en cas

d’imcompatibilité les meubles meublans qui

se trouveront lors d’icelle seront partagees

par egale portion entre led. sieur Blanchard

fils pour en jouir et disposer a la volonté et lad.

dem(oisel)le Druilhon pour en jouir sa vie durant

seulem(en)t sans qu’elle puisse en disposer au

proffit d’autre personnes que dud. sieur Blanchard

son fils ainé, hors neantmoings des

drogues et utancilles de sa bouttique de

pharmacie dont il a disposé au proffit dud.

Blanchard son fils ainé par sond. contract de

Mariage en principut et avantage et parce que

par led. contract de mariage de sond. fils led.

Blaize Blanchard son autre fils a esté institué

comme dit est par led. testatateur et lad. dem(oisel)le

Druilhon pour leur heritier avec leur fils ainé

et que les constitutions de leur trois filles

mariées ont esté payées entierem(en)t des biens

propres dud. testateur et q(u’i)l n’a entendu de leur

donner de sesd. biens propres que la somme

de quinze cent livres comme il a fait cy dessus

a lad. Françoise Blanchard son autre fille,

icelluy testateur veut et entand qu’au cas que


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l'institution faite par lad. dem(oisel)le Druilhon

sa femme vinse a subcister et qu’en vertu d’icelle

led. Blaize Blanchard voudroit partager les

biens de sad. mere, led. Nicolas Blanchard

retirera sur les biens de sad. mere les cinq

cent livres que led. testateur a payé de

ses biens propres a chacune de sesd. filles

mariees pour la part et portion qu’elles pouvoint

pretendre dans les biens de lad. Druilhon

leur mere comme lesd. constitutions ayant

esté faites pour biens paternels et maternels

et ce avant tout partage, declarant led.

testateur que les biens que sond. heritier universel

pourra recuillir de lad. institution ne peut exceder

la somme de cinq cent livres, desduction faite de ce q(u’i)l

luy a donné de preciput et en avancem(en)t d’hoirie par sond.

contraict de mariage, c’est son testamnt et ord(onnan)ce de derniere

volonté leq(ue)l appres q(u’i)l luy a esté leu (et) relu par le no(tai)re r(oy)al soubz(signé)

en p(rese)nce des temoings cy appres nommés par led. testateur

a cet effect appellé icelluy a dit vouloir valoir comme

testatement solennel sinon comme codicille et par quelque

autre forme et manière qu’il peut et doit valoir tant

de droict que par la coutume d’Auvergne, cassant (etc.), revoquant

tout autre testamant (et) disposition a cause de mort q(u’i)l a ou

pourroit avoir fait, voulant que le p(rese)nt soit son plain effet

sous l’obligation de sesd. biens p(rese)nts et avenir, renonçant (etc.),

n’est admis (etc.), fournir (etc.) ; fait aud. Billom, maison susd.

dud. testateur en p(rese)nce de Me Gaspard Fournet, Anthoine

Jehery prestres chanoines de lad. eglize S(ain)t-Serneuf, Mes

Estienne Huguet, Jean Menier, Jean Celerier procureurs

en cours de cetted. ville, Anthoine Pascal chirurgien, et Jean

Vermillon tailleur d’habitz, tous h(abit)ans de cetted. ville sousssignés

avec led. sr testateur le dixseptieme jan(vi)er mil sept cent dix neuf

entour l’heure d’une a deux appres midy


 

 

Testament de Simon Blanchard (17 janvier 1719). 

Arch. dép. Puy-de-Dôme, E-dépôt 5 E 9/524




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