Le refus des armes
« Le Mur », dessin de Poulbot, Le Moniteur, supplément comique et amusant du 6 juillet 1902, 8 BIB 504
Les réticences au recrutement
Les milices d’Ancien Régime étaient largement impopulaires, certains se mariaient rapidement pour échapper à ce recrutement, d’autres mimaient la folie ou se mutilaient. Cette impopularité tenait au fait que la milice faisait perdre des journées de travail, que les miliciens devaient obtenir l’autorisation de déménager et que les paroisses assumaient seules solde et équipement, la milice alourdissait donc tous les impôts. Le Roi prenait en charge ces dépenses quand les milices étaient incorporées à l’armée.
Les critiques de l’Ancien Régime continuèrent au moment de la Révolution.
Le tirage au sort et le remplacement étaient un système inégalitaire qui allait à l’encontre des idéaux révolutionnaires.
Tout au long du XIXe siècle les jeunes gens tentaient encore d’échapper au service (en mimant l’illettrisme, en se mutilant), certains n’hésitaient pas à déserter.
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Les dispenses et exemptions légales
La situation familiale (marié, veuf, soutien de famille) ou professionnelle (membre du clergé, instituteur) a longtemps été un motif d’exemption. En 1905, ce système fut abandonné : seuls ceux qui n’étaient pas aptes physiquement étaient exemptés, le service national était obligatoire pour tous.
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Déserteurs, réfractaires et sanctions
Au fil du temps, les réticences au recrutement prirent une tournure pacifiste et politique. Après 1918, la souffrance et le sentiment de morts inutiles rendirent légitime l’antimilitarisme de certains anciens combattants. Dans l’entre-deux-guerres, l’armée était vue comme un symbole de la classe dominante. La fin de la deuxième guerre mondiale laissa peu de place à l’antimilitarisme, les Français préférant célébrer la résistance et la libération du pays. La guerre d’Algérie relança la critique de l’armée, notamment à cause de l’emploi de la torture, et remit en avant le débat sur l’objection de conscience
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