D’almanachs de cabinet en calendriers…

Publications annuelles regroupant en un seul coup d’œil la division du temps sur l’année avec le déroulé des semaines, les grandes dates et fêtes religieuses et des éphémérides telles que les phases de la lune ou la durée des jours, les calendriers cartonnés connaissent une grande diffusion avec le développement de l’imprimerie et le colportage. De petit format, d’impression modeste et bon marché, collés sur un carton à peine illustré, ils sont généralement offerts par l’imprimeur qui les édite.


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Calendrier du Puy-de-Dôme, édité par le Journal du Puy-de-Dôme, Clermont-Ferrand : imprimerie Thibaud-Landriot Frères (1854).
Arch. dép. Puy-de-Dôme, 1 PER 1682

 


L’initiative d’un calendrier officiel du Puy-de-Dôme revient au deuxième préfet du département, Marie Just Antoine de Rivoire de La Tourette, dans le prolongement des « almanachs de cabinet ». Les premiers « calendriers du Puy-de-Dôme » sont imprimés chez Thibaud-Landriot, propriétaire et éditeur du Journal hebdomadaire du département du Puy-de-Dôme, feuille d’information locale, politique et littéraire qui paraît chaque semaine jusqu’en 1831, et « imprimeurs de la Préfecture, de Mgr l’Évêque et du clergé ». Le titre est repris en 1852 par la même imprimerie avec la création du journal officiel du département, sur initiative encore une fois du préfet : le Journal du Puy-de-Dôme obtient le monopole des annonces judiciaires, source de revenus appréciable ! Pour sa première année de parution, le calendrier pour 1853 est pour le journal un véritable objet d’appel : « auront droit à un annuaire et à un calendrier de notre département […] tous les abonnés pour un an ». En 1860, l’édition du calendrier revient à Mont-Louis, imprimeur du nouveau journal officiel Le Moniteur du Puy-de-Dôme.


Les archives conservent aujourd’hui un article qui rassemble un ensemble de calendriers courant du XVIIIe au milieu du XXe siècle. Si la provenance de ces documents est inconnue, leur cohérence formelle, les imprimeurs-éditeurs qui les ont produits et… les tâches d’encre qui parfois les maculent, indiquent qu’il devait s’agir de calendriers de bureau, dont l’usage perdure encore dans toute administration ou entreprise. L’un d’entre eux est d’ailleurs diffusé par la maison Pérol de Clermont-Ferrand qui, dans les années 1820-1830 rappelle que l’on trouve chez elle « les imprimés nécessaires aux administrations et aux municipalités, aux percepteurs, aux huissiers » ainsi que toutes sortes de fournitures de bureau (papier à en-tête, plumes, etc.).


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Almanach de cabinet, Lyon : chez Antoine Molin (1776).
Arch. dép. Puy-de-Dôme, 1 PER 1682

 


Au-delà de la simple liste des jours, ces éditions officielles proposent, à la manière des almanachs populaires, une mine de renseignements et de jalons annuels pratiques, adaptés au lectorat et à l’actualité – législative ou administrative ici. Ainsi, dans l’édition de 1816, large place est faite aux valeurs des poids et monnaies, information de nouveau développée après 1840. Outre le traditionnel décompte du temps (incluant notamment toutes les « époques » depuis la création du monde !), on retrouve de manière constante depuis le XVIIIe siècle les dates et horaires d’arrivée et de départ du courrier. Ces calendriers-almanachs ont aussi vocation de bottin officiel puisqu’ils listent de manière exhaustive les principaux fonctionnaires du département, clergé compris (nous sommes avant 1905 !), avec indication de leurs éventuelles décorations. Enfin, les principaux services administratifs et universitaires de la capitale clermontoise ne sont pas oubliés : on apprend notamment que les cours de la faculté dispensés, l’année 1859, dans les salles de la bibliothèque.

 

Ces calendriers officiels, parfois intitulés « almanachs de cabinet » se distinguent pourtant nettement des almanachs populaires en vogue depuis le XVe siècle : ici, pas de « vérité d’almanach » colportée par des anecdotes humoristiques ou des recettes de grand-mère qui assurent le succès de ces éditions populaires !


 

Calendrier du Puy-de-Dôme, édité par le Journal du Puy-de-Dôme, Clermont-Ferrand : imprimerie Thibaud-Landriot Frères (1854)

Almanach de cabinet, Lyon : chez Antoine Molin (1776)

Arch. dép. Puy-de-Dôme, 1 PER 1682

Bibliographie :

Alain Parrain, La presse dans le Puy-de-Dôme de 1870 à 1914, Clermont-Ferrand, Institut d'Études du Massif Central, vol. 10, 1972. Arch. dép. Puy-de-Dôme, 2 BIB 6389

Dictionnaire des imprimeurs lithographes du XIXe siècle, Éditions en Ligne de l’École Nationale des Chartes.




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