Présentation du contenu : — 1er janvier; nomination d’un secrétaire à la place de feu André Merindel : entre quatre candidats Antoine Belletier est nommé en considération des services de feu son père, qui ne quitta la charge de secrétaire que par suite de sa nomination comme consul : les gages seront continués à tous les officiers de la ville qui sont cette année-là : un procureur ordinaire à Clermont, un médecin, deux chirurgiens, un organiste, un marguillier, deux sages-femmes, le sergent et huche, un horloger, le visiteur de la chair et poisson, les quatre portiers, les sonneurs de cloches, les gàtiers; les consuls prendront le nombre qu’ils voudront de gâtiers et de sonneurs ; ils feront faire les services et processions accoutumées ; nomination de seize conseillers, comme de coutume, dont les quatre antiques consuls; il n’est point nommé de capitaines, puisqu’il n’en est pas besoin « Dieu » grâces; » les asséeurs ne seront nommés que lorsqu’on aura reçu les commissions; nomination des cinq juges de la police, des quatre luminiers, des deux administrateurs des biens faits aux âmes des trépassés; il sera permis aux consuls d’emprunter 1,500 liv. ; les administrateurs des pauvres sont autorisés à accepter une terre de cinq journaux sise à Croelle en remboursement d’une rente de 50 liv. due par M. Jean Gras, comme héritier de son père ; à cause des abus dans l’exercice du droit de marchage, aucun bétail étranger ne sera admis dans la justice de Montferrand; de l’autorité de M. le lieutenant, les consuls de l’année dernière avaient logé le maître d’école dans la maison de feu Jacques Dauge, ce pourquoi ils avaient procès avec le tuteur des héritiers ; celui-ci offre aujourd’hui de s’en désister et de passer bail à de certaines conditions qui sont acceptées ; mandat des délégués à l’assemblée des villes, convoquée pour le 21 janvier-: on ne doit point faire d’opposition à ce que les dettes soient vérifiées par le Conseil privé ou la Chambre des comptes puisque le roi le veut, ceserait mener à des frais inutiles : quant au compromis des prévôtés de Brioude, Langeac et Auzon avec le Languedoc, il ne regarde point le Pays ; — 31 janvier ; on cessera de s’opposer à la publication des lettres accordant quatre foires à Cebazat, pourvu que les habitants changent, comme ils l’ont offert, la date de [celle des foires qui tombe le jour de Sainte Agathe; les consuls iront à Clermont signifier aux échevins l’arrêt concernant les privilèges de la ville et instrumenter contre ceux qui, au mépris desdits privilèges étalent des marchandises en leurs boutiques ; — 16 mars ; nomination suivant « l’en tienne coustume » de septasséeurs des tailles, dont deux consuls en exercice et un consul antique : ils auront entre autres charges celle de s’enquérir des privilégiés qui dérogent et de les inscrire au rôle des tailles ; MM. Pierre Croizier et Charles Bouette, conseiller à la Cour des aides, Mlle Anne Syvadon, femme de M. Roussel, Anne de Marilhat, veuve de M. de la Combaude, Dauphine Dalmas, veuve de M. Potière, seront avertis d’avoir à cesser tout trafic; est approuvée une aumône de 3 livres, faite à un gentilhomme grec « pelloponesin », recommandé par le roi, les ducs de Venise (sic) et de Guise, l’évêque de Clermont et le prédicateur; sont également approuvés certains dons de bois, chandelle et poisson faits au prédicateur, notamment à cause du froid extraordinaire; également les collations offertes au comte de Lauraguais,' venu aux foires des Provisions et de la mi-carême ; les consuls feront faire une porte à l’entrée du degré de la porte de l’Hôpital ; M. Christophe Montorcier, l’un des juges de la police, a saisi dans les moulins des mesures trop faibles, quelquefois cinq ou six coupes faisaient la quarte ; M. de Florat s’est plaint de ladite saisie : MM. les juges poursuivront néanmoins la réformation desdites mesures; autrefois le bedeau ou sergent ordinaire de la ville précédait chaque jour le prédicateur se rendant à l’église ; ledit sergent et les gàtiers assistaient aussi à la messe de paroisse et autres réunions à Notre-Dame pour maintenir l’ordre : cette coutume sera renouvellée ; — 13 avril; MM. les conseillers Charles Boette et Joseph Albiat seront suppliés de s’abstenir dans le procès qu’a la ville contre M. Victor Servolle, à cause de l’alliance et proximité avec ledit Servolle; — 10 mai; mandat des délégués à l’assemblée des villes, convoquée pour le lendemain : on nommera M. Poisson, seigneur de Durtol, receveur des deniers pris sur le sel pour l’acquittement des dettes du Pays ; lès députés en cour seront rappelés; comme il a déjà été décidé, attendu qu’ils n’ont rien fait;: on donnera au plus tôt les comptes du Pays à M. Fayet, commissaire, pour les vérifier ; on s’opposera à ce qu’il soit prélevé pour désintéresser M. Marigny quelque chose sur les droits mis sur le sel pour le paiement des dettes du Pays. Les consuls ont reçu une commission des trésoriers concernant les hôteliers et cabaretiers : bien que cela les regarde spécialement, le délégué à l’assemblée des villes s’informera de ce qui doit être fait; on accordera de terminer par arbitres le procès Servolle ; un homme d’honneur et de qualité s’offre à faire avoir'à la ville 400 liv. par an sur les deniers des turcies et levées : il séra récompensé s’il réussit ; — 22 mai ; les consuls en réponse à la commission touchant les hôteliers ont envoyé un rôle, où il est marqué que tous sont pauvres, mais le greffier des trésoriers de Riom, M. Brughas, a refusé de le prendre, disant qu’il devait contenir les moyens et facultés desdits hôteliers : attendu qu’ils sont membres de la ville, et que telle commission est vraisemblablement contraire aux interdictions du roi de lever des deniers extraordinaires, les consuls sursoiront à l’envoi dudit rôle ; M. de Baumevielle offre de se retirer dans la ville avec ses archers, si on ne les rend point contribuables : on l’acceptera, si les paroisses d’où ils sont ne veulent point charger la ville de leurs tailles; — 16 juin; les juges de la police, suivant la résolution prise en l’assemblée générale, ont fait faire et marquer aux armes de la ville sept coupes, l’une a été remise aux juges de la police, et les autres enchaînées dans les moulins avec des chaînes de fer; ce néanmoins Jean Gosnyon et Jean Juge, meuniers, aux moulins de Las Farria, et du marché au blé appartenant à M. de Florat ont brisé les chaînes et s’en sont vantés place des Taules; les juges les ayant fait emprisonner, deux hommes sont venus de la part de M. de Florat demander leur élargissement : la conduite des juges de la police est avouée ; les consuls prendront leur cause et le lieutenant sera prié de surseoir à l’élargissement dudit Juge.par lui ordonné; — 29 août; il est arrivé à Riom certaines commissions pour établir un prêche dans une ville du bas pays et un autre dans une ville du haut-Auvergne ; d’informations apportées par M. Sirmond et prises à Riom, il résulte que lès réformés demandent Riom, Montferrand ou Maringues : un consul ira à Riom représenter que rétablissement du prêche serait pour la ville une source de sédition, vu qu’elle n’a d’autre faubourg que l’église paroissiale et le couvent des Cordeliers ; on formerait opposition dans le cas seulement où il se passerait quelque' chose de préjudiciable à la ville; les consuls ayant été voir M. le général Faure pour lui recommander la ville auprès de M. Fayet, il s’est plaint de ce que l’on ait augmenté son métayer quoiqu’il ait fait lors de l’assiette dès tailles décharger la ville de plus de 600 liv.; les consuls ont promis de diminuer d’un quart là taille de son métayer, ce qui est) approuvé; est approuvée aussi la réparation faite à la fontaine de Saint-Jean-de-Ségur ; M. Thiers, commissaire des chemins, se fait fort d’obtenir 150 ou 200 écus pour les avenues de la ville sur les deniers des turcies et levées : en ce cas il sera gratifié ; — 20 septembre ; les vendanges commenceront le 25 septembre.; on permet aux consuls d’anticiper, de quelques jours sur le dernier quartier des tailles, vu qu’il est des personnes dont on ne peut tirer argent après les vendanges; il sera demandé à la Cour des aidés de confirmer cette permission; la veuve de M. Potière a assigné les consuls en radiation de rôle, comme tutrice de ses enfants : le procès sera soutenu ; on fera rouvrir un chemin public bouché par ledit feu M. Potière ; — 30 septembre, 5 heures du matin ; à cause de la grande pluie qu’il fait et qu’il a fait pendant trois ou quatre jours, le pan des vignes basses qui devait se vendanger le, jour même, se vendangera, seulement le 3 octobre ;. — 24 octobre-; mandat deS délégués à rassemblée des villes convoquée pour1 le lendemain : on devra envoyer M, le conseiller Savaron en -cour assister M. Fayet pour la vérification des dettes du Pays, et aussi s’opposer au fournissement du sel ; à cause de cette opposition le. consul délégué devra s’opposer à toute nomination de receveur, et si l’assemblée passé outre, nommer M. le receveur général Robert (Sully n’acceptait pas M. Poisson et demandait à choisir en une liste de trois personnages) ; on approuvera que l’Allier soit canalisé jusqu’au Pontdu-Château, à condition que seuls les deniers des turcies et levées y soient employées. Les consuls ont fait l’état de leurs dettes extraordinaires, et malgré quelques points contestés, ont fait admettre par M. Fayet plus qu’ils n’espéraient, grâce au crédit de M. le général Faure : les consuls lé' remercieront autant qu’il sera possible et offriront de lui rendre tous les services qu’ils pourront; les frais faits par les consuls pour cette affaire leur seront passés ; — 30 novembre ; nomination des auditeurs des comptes : le consulat ratifie la modération de là cotisation du métayer de M. Faure, décharge de 10 liv. Anna Charrier, veuve de M. François Bacquelin, surchargée par érreur, et décharge aussi Pierre Orlhac cotisé deux fois; M. Goutard (ou Gontard) menace les consuls pour obtenir le paiement de la somme mise pour le plat de M. le comte en 1597 : comme la levée en a été interdite par ordonnance des trésoriers généraux et autres arrêts, cette somme ne sera point lévée, et les consuls seront gardés indemnes, de tous dommages et intérêts; ratification dès frais faits pour la vérification des dettes déjà approuvés en conseil; ratification dès frais faits pour la dernière venue du coin te d’Auvergne, soit pour tirer le canon, soit pour le goûter de ceux qui le lendemain furent lui souhaiter la bienvenue à Clermont ; comme les consuls procédaient à l’étrousse des revivres (regains) de la ville en la place des Taules selon la coutume, Jean Bernard leur aurait fait une irrévérence et aurait été emprisonné, d’où un procès aujourd’hui en appel : la conduite des consuls est avouée, et l’appel sera relevé; sur la plainte des drapiers de Clermont, les cordonniers et serruriers ne devront plus les jours de foire mettre leurs boutiques sur la place des Taules réservée aux drapiers; — 8 décembre; le capitaine Jadon, de la part de M. de Florat, a averti les consuls qu’il se fait quelque levée de gens de guerre et qu’on pense qu’ils veulent s’emparer de Riom ou de Montferrand : on enverra à Chateaugay, Riom et Clermont pour savoir comment se gouverner et l’on jettera quelques sentinelles perdues hors la ville; — 10 décembre; jusqu’à nouvel avis on mettra en garde chaque nuit la moitié d’un quartier, les capitaines de l’année dernière commanderont et logeront la garde aux lieux nécessaires ; — 19 décembre ; conseil composé des consuls, des consuls antiques et de 28 notables : M. Pasturel, l’un des consuls, mandé mardi de grand matin à Chateaugay, s’y étant rendu avec le capitaine Jadon, y a trouvé M. de Murat, MM. Vachier et Poisson, échevins, et deux des capitaines de Clermont : M. de Florat leur a lu une lettre close du roi mandant au comte d’Auvergne de s’emparer de la personne (et du château) de M. de Chalus ; pour ce faire il ne désirait de la province que des hommes : les échevins et M. Pasturel les réuniraient sous le prétexte des bruits de surprise ci-dessus mentionnés ; la lettre contenait aussi qu’un maître des requêtes, et M. de Lescure, commissaire de l’artillerie, étaient envoyés avec tout ce qu’il fallait pour dresser l’armée ; néanmoins le jour même à 2 heures, M. de Lescure serait survenu sommant les consuls de lui ouvrir l’arsenal pour vérifier ce qui s’y trouvait de poudre et de canons, à quoi les consuls avaient répondu qu’ils devaient auparavant consulter leur ville ; alors M. de Lescure en grande colère se serait retiré en disant qu’il viendrait le lendemain et emporterait non-seulement la poudre mais les canons : les consuls ont bien fait de commencer par refuser la vue de chose qui doit être secrète; MM. Savaron et Pasturel iront expliquer l’affaire à M. de Florat et l’on donnera une partie de la poudre à M. de Lescure, s’il revient.